mercredi 1 février 2017

N° 275 : The Kingdom Of Re-Edits (Van McCoy, Fingerman, Dr. Packer...)



Qu'on se le dise, le phénomène du re-edit a envahi la planète !
Cure de jouvence du disco et du funk, le re-edit se décline désormais en compilations que des sites de téléchargement comme Juno ou Traxsource nous proposent à foison.
Fruit des capacités démentielles des logiciels et plug-ins de production musicale, le re-edit est une aubaine pour la communauté des Dj's "old school", un souffle nouveau pour nos sets.
Exhumant les trésors enfouis, il est l'alternative à la médiocrité de ces productions "rap/urban pop" ou électro sans âme que les chaînes musicales nous infligent à travers leurs programmations... ce long Golgotha à base de Maître Gims, de Nekfeu, de Soprano ou de Black M. Le pire est que ados et jeunes adultes n'écoutent pratiquement plus que ça, en témoignent les braillements des hauts-parleurs de leurs portables dans les transports en commun. J'ai même entendu cette pollution sonore certifiée dans les accueils du soir des maternelles, à croire que la contamination des esprits est grave au point de fabriquer de futures générations de mange-merde qu'il sera difficile de rééduquer.

Alors, j'ai décidé de consacrer une grande partie de ce set à tous les obscurs qui s'acharnent à dompter les tempos erratiques, créer breaks et intros, booster les rythmiques pour nous permettre de mêler ces pépites aux sonorités actuelles.

Bon voyage au pays du groove !

1/ AL HUDSON & THE SOUL PARTNERS "How Do You Do" : difficile d'imaginer que ce titre fut le plus joué au Patch Club de La Varenne au début des années 80 ! D'une longévité exceptionnelle, il fut un hymne pendant près de 2 ans avant d'être remisé. Funk totalement académique, il était le prétexte à des chorégraphies soignées réalisées par les meilleurs danseurs de la clientèle. Cette musique pouvait y prospérer car le Patch Club était un écrin, un lieu sûr prisé par la bourgeoisie saint-maurienne. Nul ne pouvait y entrer sans montrer patte blanche ou faire valoir une recommandation et nulle bagarre n'y était à déplorer. Alors la clientèle chic s'y pressait, éventuellement pour danser sur les derniers imports disco, funk ou reggae, mais surtout pour se retrouver dans un cadre feutré en alchimie avec la musique qui y était jouée.

2/ Dr. PACKER "Bizarre Love" : un remix du hit de Sheila E. Il figure sur son album "In Romance 1600" produit par Prince (1985). Sheila Escovedo deviendra la batteuse du Kid l'année suivante, rejoignant le New Power Generation sur les tournées.
Et encore merci au héros du scalpel, j'ai nommé l'australien Dr. Packer, véritable stakhanoviste du re-edit dont sa ville natale de Perth peut être fière.

3/ BOOGIE FREAKS "I Won't Give Up" (Original Mix) : l'original est "Till You Surrender" du trio féminin Rainbow Brown, produit par le raffiné et soulful Patrick Adams (Black Ivory, Herbie Mann, Cloud One, Phreek, Musique...). Tout ça sonne très "Chic/Sister Sledge" et l'on s'en réjouit !

4/ VAN McCOY "The Hustle" (Disco Mix) : été 1975, le disco lance son assaut avec une arme de séduction massive, le hustle, une nouvelle mode qui se danse en couple dans des vêtements chics et élégants. Le musicien Van McCoy est alors en studio, en pleine préparation d'un album d'instrumentaux. Un soir, sous l'impulsion de son associé, qui vient de constater l'engouement pour cette mode dans un club, il compose ce chef d’œuvre lors d'un temps mort et l'enregistre dès le lendemain, profitant de la dernière heure de studio disponible.

Atteignant rapidement le sommet des charts, The Hustle est salué par une Amérique puritaine qui y voit le retour à une bienséance qui rompt avec le style égocentrique et débraillé des années 60.
Le titre ne cache pas son inspiration : le très bienveillant "Can't Get Enough Of Your Love, Babe" de Barry White, sorti un an plus tôt.

Van McCoy sera emporté par une crise cardiaque en juillet 1979, 6 jours avant la terrible Disco Demolition Night qui scellera le déclin du disco.

5/ FINGERMAN "Lenny's Disco" (Original Mix) : le producteur de Brighton reprend le "When I'm Dancing" de Lenny Williams, qu'avait déjà trituré Lovebirds pour "Dancin'" (joué dans un set précédent).

6/ PATRICE RUSHEN "Number One" (Fingerman's Classic Edit) : un "double power" pour Fingerman alias Gregg Holmes avec cette fois-ci le tube jazzy de la claviériste Patrice Rushen, déjà évoquée dans mon précédent billet.

7/ LOVEBIRDS feat. Holly Backler "Give Me A Sign" (Lovebirds Reserva Limitada Mix) : le vénéré producteur de Hambourg nous propose un disco-funk rythmé par un clap vintage (le même que sur "Happy Days" de Northend). La voix de Holly Backler n'est pas sans rappeler celle de Robin S..

8/ THE SWISS "Elouisa" (Late Nite Tuff Guy's Just Wanna Dance Dub) : ce titre pop sorti sur le label français Kitsuné est remixé par l'australien Late Night Tuff Guy qui convoque pour l'occasion un sample de "Everyman" de Double Exposure.

9/ A DIGITAL NEEDLE "Sure Shot" (Original Mix) : ce duo de Toronto s'empare du hit des Whispers et réalise un mash-up avec le très similaire "Sure Shot" de Xanadu.

10/ DE LA SOUL "A Rollerskating Jam Named Saturdays" (Disco Fever Mix) : un titre qui a plus ou moins fonctionné dans le Skyrock Top Dance à l'époque. Outre le sample de base ("Evil Vibrations" de Mighty Ryeders) on reconnait "Good Times" de Chic et "Grease" de Frankie Valli.

11/ RAYDIO "Get Down" : final avec une véritable tuerie funk signée Ray Parker Jr. et son groupe Raydio, un extrait de l'album éponyme sorti en 1978.

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