vendredi 10 décembre 2010

N° 90 : London vs. Chicago (Steve Hurley & Joey Negro definitive masterpieces, Hustlers Convention, Watanabe...)

Set non disponible

Je viens de recevoir un ouvrage qui s'annonce passionnant : "The record players-DJ Revolutionaries".
Sur plus de 450 pages, il compile des interviews de DJ's historiques réalisées sur les 15 dernières années et recèle à coup sûr une mine d'informations précieuses recueillies auprès de stars, de l'avant-gardiste Nicky Siano au christique Tiesto en passant par mes maîtres à mixer que sont David Morales, Louie Vega, Tom Moulton ou David Mancuso.

Pour les plus anglophones d'entre vous, ce serait un beau cadeau de Noël. Le livre n'est sorti qu'au Royaume-Uni et ne sera disponible en France et aux USA qu'en avril 2011 !

Je vous en dirai plus sur les anecdotes croustillantes qui ne manqueront pas de jaillir au fil des lignes et sur les secrets de mixage des uns et des autres.

Incité par quelques-uns d'entre vous, je vous annonce également que j'ai succombé à l'idée de réaliser un set trance, risquant par la même occasion de devenir un hérétique aux yeux des puristes.
J'ai pris un certain plaisir à mixer cette sélection anglo-germanique sur mon Traktor en mutipliant les enchaînements interminables grâce aux fameuses loops programmables et aux effets delay calculés automatiquement.

Je pense délivrer ce set la semaine prochaine avant le Monster Vintage Mix (117 minutes) dédié essentiellement au Skyrock des années dorées (1988-1992) et à Maxximum et qui sera diffusé en guise de cadeau de Noël, espérant faire atteindre le Walhalla aux mêmes puristes.


De Skyrock il s'agit déjà en ce début de set avec quelques classiques de mon Top Dance Megamix.

Deux chefs d'œuvre de Steve Hurley avec BLACK BOX "I don't know anybody else" et DSK "What would we do".

Plutôt axée sur l'italo-dance pure et dure, Airplay n'avait pas commercialisé pour la France ce mix de BLACK BOX et je m'étais délecté à le jouer en exclu dans la Max Party.
De même, le divin Hurley's House Mix de "What would we do" de DSK avait été ignoré par Barclay qui n'avait proposé que son Extended Mix.

EX-GIRLFRIEND "You (You're the one for me)" est aussi une exclu Top Dance, un titre méconnu de la discographie de Joey Negro que j'ai pu jouer... à ma guise.
Je remercie encore le directeur des programmes de Skyrock de m'avoir laissé carte blanche sur la programmation et de m'avoir ainsi permis de redonner ses lettres de noblesse à la house alors que l'émission partait un peu à vau-l'eau, RLP ayant lâché les rênes de ce nouveau concept au format bien trop commercial.

KYM SIMS "A little bit more" est un maxi essentiel dans lequel les mixes de Steve Hurley le disputent en qualité avec ceux de Joey Negro dont je vous propose ici le Rhythm Supply Mix.
Kym Sims est produite par Steve Hurley et son album tubesque "Too blind to see it" sorti en 1992 contient des mélodies taillées sur mesure pour sa voix.

Lorsque l'on est producteur, soit l'on part en quête de la voix qui collera exactement à la mélodie et au style envisagé, soit l'on s'adapte à une tessiture et une originalité et l'on bâtit autour. Les deux stratégies se valent et débouchent généralement sur le résultat escompté.

M.C. RED "Why don't you love me" (Underflute) est l'un des mixes du maxi qui ouvrait le set de Laurent Garnier dans la Max Party. Une fulgurance de ce DJ plutôt habitué à des sonorités techno.
Ce disque italien très rare est l'un des happy few que je peux réécouter à l'envie même 20 ans après. Ça ne s'explique pas, ça se déguste.

ODORU "Watanabe" est une tuerie incluse dans le set culte de Maurice Joshua sur Skyrock.
Comment ce maxi de happy house made in Chicago et sorti sur Vibe Records a t-il pu échapper à mes griffes acérées en 1992 ?

Merci à Dimitri pour m'avoir fait découvrir "Got to give it up" de JAMERSON, ce maxi du rebelle et complexe Mad Mike Banks sorti sur le label Happy Records.
Mad Mike, sorte de porte-parole de la Black Power, est le fondateur du très politique label de Detroit Underground Resistance.
Il fut capable de signer des productions plutôt mélodiques comme ce "Got to give it up" et de véritables brûlots lancés contre le pouvoir des Blancs comme le "Message to the majors" ou le "Riot E.P.".

A la toute fin des années 80, lorsque la house franchit la barrière des radios, nombre d'artistes variété-pop saisissent la balle au bond et font remixer leurs chansons par les talentueux producteurs du moment.
Côté anglais, Samantha Fox, Kylie Minogue, Bananarama ont recours aux finauds producteurs Stock-Aitken-Waterman.
Pour "One better world", le groupe de new-wave ABC ("The look of love") choisit l'option New-Jersey Garage avec Blaze. Le résultat est tonitruant et marquera l'histoire du Skydance.

THE BRAND NEW HEAVIES "Dream come true" est un all-time classic, une revisite disco d'un titre acid-jazz que seul Joey Negro pouvait réaliser, offrant même un break aux sonorités brésiliennes.

Inextinguiblement, la disco-house prend son essor durant cette décennie 90, portée par des groupes comme CHUBBY CHUNKS et surtout HUSTLERS CONVENTION (alias Full Intention), braconniers des trésors enfouis, dont on retrouve ici "Uptown". Les samples sont piqués pour le riff de guitare sur l'intro de "Turn the music up" de PLAYERS ASSOCIATION et pour les voix sur l'excellent titre de JAY W. McGEE, "When we party (Uptown, downtown)".
Le remix incorporera des samples de "Ladies night" de KOOL & THE GANG et de "Straight ahead" de NICK STRAKER BAND.

"Saturday night, sunday morning" de T-EMPO remixé par Matthew Roberts (membre de Bottom Dollar) est un élégant titre de garage anglais dont la version originale revient à Thelma Houston.
Il fallait oser transfigurer cette barcarolle calibrée pour la ménagère passant l'aspirateur.

PAULINE HENRY "Love hangover". La reprise de Joey Negro est interprétée par l'ex-chanteuse des CHIMES. Bien que de bonne facture, elle ne parvient toutefois pas à se hisser au niveau de la sulfureuse version originale de Diana Ross, mais le philosophe-musicologue André Manoukian aurait dit que "lorsqu'on s'attaque à un monument, on risque de s'y casser les dents".

En 2008, Joey Negro tentera à nouveau l'ascension de cet Everest avec Diane Charlemagne (ex-chanteuse de Urban Cookie Collective) mais le titre n'arrivera jamais à atteindre le sommet.


Et ce set s'achève avec la voix éthérée de Sophie Ellis Bextor sur le tube du géant italien SPILLER (c'est le fil rouge du clip) : "Groovejet".
Pour ceux qui ne le savaient pas encore, les samples sont empruntés à "Love is you" de CAROL WILLIAMS, un classic "Philly".

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