vendredi 24 septembre 2010

N° 79 : Early 90's FM collector (Frankie Knuckles soul remixes, T.F.M, Mantronix, Sidney Youngblood...)

Set non disponible

Je vais commencer par un coup de gueule contre les presseurs de vynils.

Depuis 1993, année maudite où l'industrie du disque a décrété la mort du vynil pour des raisons d'ordre marketing et merchandising, plus rien ne tourne rond au niveau du format maxi.

A l'époque j'avais déjà noté une nette baisse de la qualité du support qui engendrait notamment une altération de la clarté des titres.
Les pressages que je recevais des labels français avaient un son catastrophique par rapport au pressage original américain ou anglais.

Peu à peu, cette dégradation s'est généralisée aux maxis venant du monde entier, comme si ce support n'était plus qu'un simple outil de promo juste bon à être usé 3 mois sur les cellules des DJ's.
Pascal Henninot et moi-même supervisions non seulement la gravure mais aussi le pressage de nos maxis et nous avions toutes les peines à obtenir un résultat correct. Il fallait souvent 3 matrices avant d'arriver à l'acceptable.

Si l'on avait fait notre deuil de la qualité sonore, le problème principal restait le centrage du sillon.
Rien de plus désagréable que d'entendre des nappes de synthé ou des violons pleurer car la cellule se promène de haut en bas durant la lecture. Un millimètre d'erreur de centrage entraîne le massacre inéluctable de l'œuvre.

Solution MacGyver : agrandir le trou et reconstituer le centrage optimal en collant du scotch aux endroits adéquats.

Si cette pratique restait relativement occasionnelle dans les années 90, elle est devenue systématique aujourd'hui.
90% des vynils que j'achète souffrent d'un grave défaut de centrage et, avant de les jouer, je dois les réparer tant bien que mal.

Venons-en maintenant à ce set qui réveillera quelques souvenirs aux auditeurs de Skyrock, Maxximum et NRJ.

1/ LISA STANSFIELD "Change" : je pense avoir joué la totalité des versions de ce titre classé furtivement dans le Skyrock Top Dance en 1991. Driza Bone avait proposé une version très classe mais cet Ultimate Club Mix signé Frankie Knuckles reste le plus majestueux. Dommage qu'il soit inmixable, une mauvaise habitude chez Frankie qui oublie souvent les breaks.

2/ SIDNEY YOUNGBLOOD "Anything" : dans la giboyeuse discographie de Frankie Knuckles figure le plus beau titre de Sydney Youngblood.
C'est dans le NRJ Megamix que j'ai découvert cette version en intro d'un set de Dimitri.
Inédit en France, peu de gens soupçonnent l'existence de ce joyau, Sidney Youngblood étant surtout connu pour son tube "If only i could" sorti en 1989 et joué accessoirement sur Skyrock à l'époque.

3/ INNOCENCE "Let's push it" : l'une des chouchou de la radio Maxximum avec des tubes très"ambient" sur lesquels plane l'esprit Pink Floyd :
  • Natural thing (1989) : sample l'intro de "Shine on you crazy diamond" de PINK FLOYD
  • Remember the day (1990)
  • Silent voice (1990)
Tous ces titres ne détonneraient pas dans une session downtempo/lounge de nos jours.

Innocence n'est autre que la chanteuse GEE MORRIS dont je vous ai déjà présenté le seul hit, "It"s in your smile" (1994).

4/ POWERCUT "Girls" : classique de mes Skyrock Top Dance Megamixes, sa mélodie était trop belle et délicieusement surannée pour être originale. Elle est l'œuvre de MOMENTS & WHATNAUTS (1975).
Avec son gimmick fédérateur, "Girls" se situe dans la lignée de JAMESTOWN et son "She got soul".

5/ YO YO HONEY " Groove on" : véritable dictame, cette ballade envoûte immédiatement. Le producteur est Michael Peden, membre d'un autre groupe de soul anglaise, THE CHIMES.
D'excellents remixes club ont été réalisés par DJ Pierre (1993) et M & S (1997).

6/ RAY SIMPSON "Crazy pictures" : Frankie Knuckles très à l'honneur dans ce set avec un 3e remix !
"Crazy Pictures" faisait partie du tracklisting de mon set "Best of Soul" diffusé dans la Max Party en 1993.
Ray Simpson est le jeune frère de Valérie Simpson du duo ASHFORD & SIMPSON, auteur notamment du célèbre "Ain't no mountain high enough" chanté pas Marvin Gaye et Tammi Terrell en 1967 puis repris par INNER LIFE en 1981.

Petite série de classiques de la radio MAXXIMUM.

7/ ARTHUR MILES "Helping Hand" : surtout connu pour ses talents de choriste, cet américain expatrié en Italie s'était offert ce seul tube gospel en 1990.

8/ DAISY DEE "It's gonna be alright" : cette chanteuse hollandaise est aussi connue pour "This beat is Technotronic".

9/ MANTRONIX "Take your time" : un groupe d'électro hip-hop basé à New York et dont l'autre tube fut "Gotta have your love" (1990).

10/ T.F.M. "Out of bounds" : sans doute l'un des disques les plus mal enregistrés de l'époque.
Une bouillie sonore noyée dans la réverbération. Et pourtant, le traitement de son flatteur de Maxximum le faisait sonner parfaitement, poussant à un achat finalement décevant.
Ce titre est pourtant produit par l'un des cadors de la dance italienne, Claudio "Moz-Art" Rispoli (producteur de "Found love" de Double Dee qui, lui, avait le gros son - et d'ailleurs, je crois reconnaître sa voix sur ce titre).

Spécialiste de la dance italienne, Airplay Records l'avait signé pour la France et j'ai dû le jouer brièvement dans le Top Dance au tout début de l'année 1991.

Final totalement funky hip-hop.

11/ et 13/ FUNKANOMICS "Boogie nights"/ "Funky sensation" : ce sont à nouveau des producteurs allemands que l'on retrouve sur ce Box of Chocolate EP, bombe funky armée de remixes aux lignes de synthé-basse monstrueuses.
"Funky Sensation" est un re-edit du titre de Gwen McCrae.

Un maxi d'une urgence absolue en soirée. Il est encore disponible.

12/ KURTIS BLOW "Nervous" : l'auteur de "Christmas Rappin'" et de "The Breaks" nous régale à nouveau avec "Nervous" qui dispute la vedette à "Party Time" sur l'album du même nom sorti en 1983.
C'est le premier rappeur a avoir été signé sur une major. Si les nôtres pouvaient avoir le même talent, on ne serait pas obligé de se boucher les oreilles au passage des Golf GTI toutes vitres ouvertes.
"Nervous" vilipende la société américaine, mais a la délicatesse de le faire avec swing et humour, sans invectives ni braillements, c'est toute la différence. L'aède Mc Solaar avait cette qualité, celle d'un prince de Ligne du rap, mais il se fait rare.

vendredi 17 septembre 2010

N° 78 : Disco Go Go (Carl Bean, rare re-edits, Double Exposure, Jihad Muhammad...)

Set non disponible

Petite nouveauté dans mes podcasts. Vous entendrez désormais le son de ma voix en intro de chaque set. C'est un petit exercice qui préfigure un possible retour en radio en 2011.

Et puis la surprise de la rentrée, c'est évidemment la fausse émission que j'ai imaginée avec mon réalisateur et acolyte de l'époque Skyrock, Cutmaster. Vous pouvez la télécharger ici.
De nombreux fans de l'époque espéraient ce petit événement...nous avons réalisé leur souhait.
Nos retrouvailles récentes ne pouvaient que s'accompagner de ce délire radiophonique qui compile toute la dérision qui a pu ponctuellement agrémenter cette émission de 1993 à 1995. Nous l'avons réalisé tranquillement un dimanche du mois d'août en région parisienne et de nombreux protagonistes sont volontairement ou involontairement impliqués dans les parodies qui se succèdent. Les membres du cénacle de la radio FM en identifieront un certain nombre immédiatement, même si certains "invités" sont totalement étrangers à cet univers.

Revenons-en à ce set au nom étrange.
Adolescent, j'écoutais les K7 de disco que compilait mon frère alors majeur et client du fameux Patch Club.
Rangeant mes archives, j'ai retrouvé l'une d'elles portant ce nom trouvé à la va-vite.
Le disco des années 70 étant la substance majeure de ce set, le titre coulait de source.


1/ THELMA HOUSTON "Don't leave me this way" : je suis fier d'avoir déniché cette merveille.
Ayant toujours regretté qu'il n'existe pas de véritable version" extended", ce mix entre l'inédit instrumental et la version officielle me permettait de donner enfin à ce titre une dimension club.
Ce disque n'est même pas répertorié sur le fameux site Discogs !

2/ CAROL WILLIAMS "Love is you" : gloire au DJ italien Spiller (a.k.a. Cristiano Spiller) pour deux choses :

  1. avoir samplé avec une grande intelligence quelques bribes de ce titre disco assez confidentiel ;

  2. nous avoir fait découvrir la sublime Sophie Ellis-Bextor dont la voix suave le dispute à la beauté.

Sophie Ellis-Bextor, c'est évidemment "Murder on the dancefloor".
J'ai été charmé par sa performance au festival T4 on the beach 2004.
Mais que dire du public ! une bande de neuneus complétement apathique alors que la magie de l'événement aurait dû le transformer en une gigantesque masse mouvante.


3/ DOUBLE EXPOSURE "Ten percent" : Remixé par Walter Gibbons, ce titre est certifié comme le premier maxi-single a avoir été commercialisé dans l'histoire de la musique.
L'album éponyme sorti en 1976 contient deux autres tubes : "
My love is free" et "Everyman".


4/ CARL BEAN "Born this way" : le premier coming-out de la dance music. Pas étonnant que la radio FG se soit jetée sur l'immonde cover réalisé par POUR HOMME en 2000.
L'original aux arrangements majestueux aurait bien mieux servi cette tribune.


Alors que beaucoup pensent que c'est Sylvester qui fut le premier à afficher son homosexualité, c'est en fait un certain Valentino qui en 1975, avait sorti la version originale de "Born this way" sur Gaiee, un sous-label de Motown Records.

C'est deux ans plus tard que le futur prêtre Carl Bean décide de réenregistrer ce titre cette fois paré d'arrangements extraordinaires où le piano Rhodes s'offre des riffs survoltés sous les doigts de l'arrangeur T.G Conway.


5/ PETE HERBERT & DICKY TRISCO "Exodus" : re-edit de la version dub de "Together forever" d'EXODUS, titre étrange sorti sur un petit label jamaïcain en 1982.
C'est l'un des premiers maxis à faire figurer un accapella, celui-ci durant pas moins de 3 minutes !
Puis vient de riff de piano électrique samplé maintes et maintes fois, notamment par C & C Music Factory ("Just a touch of love") et Eddie Amador ("House music").


6/ MOTOR CITY DRUM ENSEMBLE "Raw cuts 1B" : ce Danilo Plessow a.k.a. Motor City Drum Ensemble démontre ici toute sa maestria en transfigurant "This feelin'" de FRANK HOOKER. Un son énorme, compressé/expandé au maximum. J'ai hâte de savoir avec quel logiciel il a réussi cette prouesse technique.

Armé de ce maxi, le DJ ne risque pas de vider la piste mais plutôt de faire vibrer les murs comme au bon vieux temps du Paradise Garage et sa sono démentielle.


7/ JIHAD MUHAMMAD feat. Tamara Wellons "Right now" : déniché sur l'excellent label Downtown161, je n'ai pas résisté à l'envie de vous diffuser le dub puis la version vocale.

Jihad Muhammad est un DJ/remixer originaire de Newark dans le New-Jersey. Il a collaboré avec la radio Kiss FM, le groupe Blaze et a joué dans de nombreux clubs new-yorkais dont le Sound Factory Bar (la même où j'avais entendu jouer Frankie Knuckles en 1992).


8/ DJ SPEN & ROBERT OWENS "A greater love" : DJ Spen alias Sean Spencer est un ancien membre des Basement Boys, célèbres pour avoir fait danser la planète avec "Gypsy woman" de Crystal Waters, l'un des rares titres "garage" avoir "charté" en France (même si un ignoble cover signé chez Flarenasch lui avait volé la vedette dans le Top Dance Skyrock !).

Ce titre empreint de religiosité gospel met en valeur la voix habitée de Robert Owens.


9/ LARS BARTKUHN "Dimensions" : est-il encore nécessaire de dire que les allemands règnent en maîtres sur le jazz européen ?

Musicien de studio, Lars Bartkuhn affiche ses références : Keith Jarrett ou John Coltrane.
Cet opus aux multiples influences saura ravir tous les clubbers pointus avides de pouvoir danser sur un jazz complexe, harmonieux et accessible.


10/ BETTY CARTER "Naima's love song" : en 2002, le prestigieux label Verve avait eu la merveilleuse idée de faire remixer les fleurons de son catalogue par les producteurs les plus hétéroclites.
Sur ce 2e volume figure cette version inspirée du titre de Betty Carter (1992), une revisite d'un morceau de John Coltrane passée entre les mains du new-yorkais DJ Spinna, spécialiste des breaks syncopés du hip-hop. Le synthé Moog s'offre ici une récréation réjouissante.

vendredi 10 septembre 2010

N° 77 : A quiet reprise (acid-jazz classics, Mr Fingers, Prince...)

Set non disponible

Je viens de comprendre pourquoi les français sont majoritairement de piètres mélomanes et pourquoi les musiques de qualité ont tant de mal à émerger dans notre pays.

J'ai observé le comportement du public dans les jeux télévisés lors de la diffusion d'extraits de chansons.
Il tape dans les mains sur chaque temps !
Analysez un public anglo-saxon dans les mêmes conditions, il tape sur le 2ème et le 4e temps, exactement au même moment que la caisse claire ou le clap sur un morceau.
Il a compris le rythme et le swing car il a une oreille musicale forgée par des décennies de musiques d'inspiration noire.

Alors élevons le niveau dans ce set qui zone entre acid-jazz et hip-hop.

1/ Mr FINGERS "What about love" : ma première émotion deep-house. Ce mix de 1989 conserve sa magie inaltérée avec cette coda majestueuse au piano Rhodes.
Dans la même lignée, "Closer" sorti en 1992.

2/ THE BRAND NEW HEAVIES "Stay this way" : The Brand New Heavies est un groupe d'acid-jazz londonien formé en 1985.
Outre ce titre, l'album éponyme original de 1990 contient l'intéressant "Dreams come true". Seul problème, la chanteuse Jay Ella Ruth, trop "standard", ne fait pas décoller les mélodies. Pas assez "mainstream", l'album ne réalise pas le cross-over radio .
C'est l'arrivée en 1992 de N'Dea Davenport, chanteuse à la voix d'une pureté et d'une puissance térébrantes, qui sortira le groupe de l'anonymat en réinterprétant les titres-phares.
Pour "Stay this way", David Morales livrera un pack de remixes somptueux, tantôt soul tantôt deep-house avec des sonorités tout droit sorties d'un synthé Roland JX-8P (c'est à dire polyphonique 8 voies), l'un des synthés analogiques les plus importants de l'histoire de la musique électronique.
Joey Negro se chargera de discoïser "Dreams come true" à la perfection.

Enfin, cette réédition flamboyante de 1992 intègrera le tube "Never stop" magnifié par le même Morales et qui assoira définitivement la notoriété du groupe outre-atlantique.

N'Dea Davenport quittera le navire après la sortie du second album en 1994. Siedah Garett prendra la relève sans toutefois atteindre le charisme de son prédecesseur qui, de son côté, sombre dans l'anonymat en tentant une carrière solo.
Davenport reviendra en 2006 pour l'album "Get used to it", mais rien de transcendant n'est parvenu à mes oreilles.

3/ INCOGNITO "Crazy for you" : emmené par Jean Paul "Bluey" Maunick, ce groupe s'inscrit également dans la mouvance acid-jazz londonienne.
Bien que la formation existe depuis 1981, c'est Gilles Peterson qui permettra à Incognito de caresser les trompettes de la renommée en le signant sur son label Talkin' Loud en 1990.
Leur fait d'arme restera la reprise de "Always there" de Ronnie Laws que le remix de Morales et l'interprétation de Jocelyn Brown doteront des ailes de la grâce.
S'ensuivront des reprises réussie comme "Don't you worry 'bout a thing" (Stevie Wonder) ou "Night over Egypt" (The Jones Girls).

"Crazy for you" est une composition originale remixée par l'inévitable David Morales, décidément très inspiré par l'acid-jazz.

4/ MASSIVO "Take my hand" : aucune info sur cette production downtempo de facture très classique.

Première salve de mixes récurrents de mes Top Dance Megamixes.

5/ LONDONBEAT "I've been thinking about you" : un remix utilisant la célèbre loop "Funky drummer". Il fut classé assez longtemps dans le Top Dance, en tout cas il l'était déjà à mon arrivée à l'antenne en février 1991.
Le mix est construit de manière assez désordonnée et mes "ciseaux d'Anastasie" ont dû éliminer les parties ennuyeuses.

6/ KRIS KROSS "Jump" : classé également dans les clubs, l'original hip-hop n'avait pas sa place dans mes sets et ce remix accéléré de Steve Anderson fut le bienvenu.
Le sample de synthé est emprunté à la chaleureuse nappe de l'intro du premier maxi de JESTOFUNK, "I'm gonna love you".

7/ PRINCE "Get off" : Steve Silk Hurley avait réalisé les remixes les plus audacieux de sa carrière sur ce titre, Ben Liebrand offre ici une alternative intéressante, l'original au style assez massif restant difficilement mixable.

8/ DE LA SOUL "Eye know" : deux samples principaux sont utilisés pour ce mix :
Les dernières secondes de "Sitting on the dock of the bay" d'OTIS REDDING (le sifflement), le refrain et le petit gimmick de "Peg" de STEELY DAN, l'un de mes groupes préférés. Un assemblage hétéroclite mais terriblement efficace.

9/ GRANDMASTER FLASH & MELLE MEL "White lines" : le sample principal et la mélodie sont tirés de "Cavern" de LIQUID LIQUID, un groupe appartenant au même label (Sugarhill Gang Records).
D'après Wikipedia, Grandmaster Flash n'a pas participé à ce disque et seul Melle Mel aurait dû être crédité.
Hommage à la cocaïne, la mention "Don't do it", aurait été rajoutée pour d'évidentes raisons commerciales.
Cela étant, le titre ne fit pas de ravages aux USA, s'offrant une honorable 7ème place dans les charts britanniques.

10/ LINDSTROM & CHRISTABELLE "Baby can't stop" : clin d'œil à "Shake your body" des JACKSONS et "Wanna be starting something" de Michael, ce titre est l'œuvre du duo de producteurs norvégiens Hans-Peter Lindstrøm et Prins Thomas, spécialistes de ce qu'on appelle le Cosmic Disco, un style qui mélange influences tribales, funk, jazz et brésiliennes sur un tempo assez lent.
Ce terme fait référence au club italien, le "Cosmic" où il fut en quelque sorte "réinventé" il y quelques années, la paternité en revenant aux DJ's new-yorkais David Mancuso et Larry Levan dans les années 70.

11/ SHARON BROWN "I specialize in love" : un remix du grand DJ new-yorkais Tee Scott (Better Days, Zanzibar, Continental Baths), auteur d'autres perles comme "Mama used to say" de JUNIOR, "Happy days" de NORTHEND ou "Time" de STONE.

vendredi 3 septembre 2010

N° 76 : The Swift megamix (Jermaine Stewart, Stacy Lattisaw, hip-house gems...)

Set non disponible

Avec 14 nouveaux sets, cette période de trêve estivale fut pour moi très studieuse.
Une page professionnelle vient d'être tournée, mais le retour à la composition n'est plus très loin.
Finalement, 10 années d'abstinence créative en matière musicale, cela peut avoir du bon. L'envie a repris possession de mon esprit. Rangé des voitures, je viens de rouvrir la porte du garage.

Ce set porte justement le nom de celle que j'ai acquise début juin, "swift" signifiant "vif, rapide comme l'éclair", comme ce set totalement débridé qui traverse les époques au galop. Une idée qui m'est venue un matin devant mon bol de Special K aux fruits rouges.

1/ GERALDINE HUNT "Can't fake the feeling" : Discogs m'apprend que Geraldine Hunt est la maman de Freddie James, chanteur pré-pubère des années 70 dont le tube fut "Get up and boogie".
Immédiatement, ce nom fait ressurgir un souvenir assez pénible de ma carrière de producteur.

En 1993, la maison de disque Atoll nous avait demandé de contacter ce garçon qui souhaitait faire un come-back dans la musique.
Nous avions eu affaire à un type nevrosé et paranoïaque, totalement déconnecté de la réalité.
Sa voix était devenue plutôt catastrophique, au summum du ridicule et nous n'avions rien tiré de bon de la semaine de travail avec lui.
Je crois même qu'il nous avait plus ou moins menacé avec une arme lorsque nous l'avions raccompagné chez lui à son domicile parisien après avoir décidé d'arrêter les essais.
D'ailleurs, même s'il se vantait d'être sûr de signer chez Logic Records, plus personne n'a entendu parler de ce Freddie James, l'un de ces innombrables enfants-artistes que le monde du show-biz a fini par casser.

Notre aventure dans la production musicale a souvent été ponctuée de rencontres décevantes, improductives voire douteuses et je me garderai de citer les noms de ces gens parfois célèbres et admirés. Seuls les musiciens que nous avons côtoyés resteront dans notre mémoire comme des êtres de la Lumière.

Si, fort de solides compositions, je m'avisais de revenir à la production un jour, je serais intraitable sur la conception que j'ai de ce métier et des valeurs qui doivent le caractériser. Sans doute que très peu de gens constitueraient mon entourage professionnel.

2/ TAMIKO JONES "Can't live without your love" : un titre découvert dans Grand Theft Auto IV en écoutant K109 The Studio, l'excellente radio conçue par Karl Lagerfeld. Mais j'aurais tout autant pu découvrir ce titre si j'avais fréquenté les soirées du Loft de David Mancuso dans les années 70.
Du disco langoureux et sensuel comme je l'aime, arrangé par le grand Randy Muller (SKYY, BRASS CONSTRUCTION, CAMERON...).

3/ HOTBATH RE-EDITS "You wanna do" : dans l'Antiquité, les Romains se complaisaient à se relaxer aux thermes à longueur de journée. Prendre un bon bain chaud doit sans doute être source d'inspiration pour les bootleggers d'aujourd'hui.
Le travail réalisé ici sur le "Music" d'AL HUDSON est remarquable, essentiellement par l'ajout d'une synthé-basse et d'accords funky assez redoutables.

4/ RICCIO EP feat. Kelvin Sholar "Thrills" : un autre bootleg tout aussi fabuleux qui revisite la partie instrumentale de "60 thrills a minute" de MYSTIC MERLIN en boostant la rythmique et en y incorporant un long solo de piano électrique réalié par Kelvin Sholar.
Ce jeune pianiste noir est considéré comme l'une des étoiles montantes de la scène jazz.

5/ MYSTIC MERLIN "Sixty thrills a minute" : grand classique du Patch Club, voici l'original pour comparer.
On connait ce groupe également pour leur hit "Just can't give you up'" dont l'intro accapella fut samplée dans de nombreux titres dont récemment "Give you up" de WILLIE GRAFF & TUCILLO déjà présenté sur ce blog.

La particularité du groupe à ses débuts était d'inclure de la magie dans ses shows.
Cet extrait de leur second album au son très soigné rassemble des pointures comme Paulinho Da Costa aux percussions, Gene Page (le producteur du Love Unlimited Orchestra et compositeur de la B.O. de Blacula) aux arrangements de violons ou Cherry Lynn ("To be real", "Shake it up tonight") aux choeurs.

A noter en face B, "Goddess of the boogie", à l'avenant de ce titre.

6/ STACY LATTISAW "Don't you want to feel it (for yourself)" : après un premier album quelconque, la toute jeune Stacy Lattisaw sort à l'âge de 14 ans "Let me be an angel", véritable monument de la disco-funk produit notamment par le sorcier Narada Michael Walden (Sister Sledge, Whitney Houston, Aretha Franklin...).
Le tube imparable est "Jump to the beat", mais d'autres titres comme "Dynamite" ou ce "Don't you want to feel it (for yourself)" valent tout autant le détour.
Cet album fut joué largement au Patch Club puisque nous avions l'habitude d'acheter et de jouer les albums, qu'il existe ou non une version maxi des titres intéressants.

En 1983, on ne retiendra de son album "Sixteen" que le hit "Million dollar babe" puis Stacy disparut de la scène pour se consacrer à sa petite famille.

7/ GARY'S GANG "Knock me out" : un des grands souvenirs de ma vie d'étudiant à Francfort en 1982. Avec mon co-locataire, nous nous rendions le samedi soir au Dorian Gray, une gigantesque discothèque située sous l'aéroport, pour déguster une musique disco-funk dont ce titre était l'un des fleurons.
Cette "usine" pouvant accueillir 2500 personnes comportait 3 salles dont une nommée "Studio 54" en hommage à son illustre référence new-yorkaise.
Torsten Fenslau, le producteur de Culture Beat en fut l'un des DJ's et peut-être que j'ai dansé sur sa programmation sans savoir que 10 ans plus tard, j'allait porter aux nues sa musique sur l'antenne de Skyrock et lui dédicacer mon émission le jour de sa mort accidentelle.

Quant à Gary's Gang, il déferle dès 1978 sur les clubs du monde entier avec "Keep on dancin'". S'ensuivirent des tubes comme "Let's lovedance tonight" (l'instru a servi de base à "Can't get enough" de SOULSEARCHER), "Knock me out" et "Makin' music" (déjà présenté).

Particularité du groupe, les arrangements de tous ces titres présentent une certaine similarité dans les sonorités et la construction.

8/ JERMAINE STEWART "We don't have to take our clothes off" : certains ne connaissent ce titre que par DIGITAL DJ et "Clothes off". Or il date de 1985.
Son interprète, feu Jermaine Stewart, fut choriste au sein du groupe SHALAMAR.
Ce morceau a fait partie de la playlist "golds" de Skyrock au début des années 90 ! C'est dire s'il a marqué les esprits en France.
Son producteur n'est autre que Narada Michael Walden cité plus haut.

9/ WIRED "To the beat of the drum" : cette bombe électro-house a été produite en 1986 par le très "garage-style" Tommy Musto !
Le follow-up "New York, New York" n'a qu'un intérêt négligeable.

10/ INFORMATION SOCIETY "What's on your mind (Pure energy)" : un groupe américain post new-wave originaire de Minneapolis. La voix de Kurt Harland me fait penser à celle du chanteur du groupe Thomson Twins.
Leur autre tube, "Walking away", fut samplé par les italiens de Synthesis en 1990.

Final 100% Skyrock Skydance !

11/ KISS AMC "The raw side" : un titre plus connu sous le nom de "A bit of..." et entendu un jour dans le Skydance de RLP. Une hip-house très énervée qui sample "New year's day" de U2.

12/ THE BEATMASTERS "Who's in the house" : un autre grand classique du Skydance. De la pure hip-house, style très en vogue à la fin des années 80.
Ce titre fait suite à une polémique qui concernait le premier véritable titre hip-house de l'Histoire, Tyree Cooper ("Turn up the bass") et The Beatmasters ("Rock da house") s'en disputant la paternité.
" Who's in the house" est une réponse cinglante des Beatmasters, qui citent d'ailleurs Tyree ("Watch Out, Tyree—we come faster!").

13/ BREAK BEATS 6 "Hardcore House III" : fait rarissime, fatigué de chercher l'ouverture, j'ai eu recours à ce disque de loops pour sortir du titre des Beatmasters, dépourvu de break.

14/ TONY SCOTT "That's how i'm living" : dernier "incontournable" du Skydance, ce chef d'œuvre hip-house est signé du rappeur hollandais Tony Scott.
Je vous avais déjà fait découvrir son autre tube, "The Chief". L'album éponyme mérite de figurer dans votre discothèque.