vendredi 26 mars 2010

N° 61 : The Black Day Megamix (Adeva, Narada Michael Walden, Toney Lee...)

Set non disponible


1/ ADEVA "It should've been me" : un set qui démarre aussi comme un coup de théâtre.
Alors que l'on s'attend à un titre sirupeux, le brusque arrêt de la chanteuse ADEVA en plein couplet interpelle l'oreille. Une intro d'une grande originalité qui m'avait poussé à présenter ce mix de Frankie Knuckles en nouveauté dans le Skyrock Top Dance en 1991.

2/ MIMMO MIX "My way" : trop parfaite pour être honnête, cette obscure italienerie signée Bortolotti a dû sampler la base piano d'un titre garage, et la mémoire me revenant, il s'agit effectivement du "Reachin'" de Phase II. Quelques modifications dans les paroles et le tour est joué.
Cela étant, ce plagiat tient largement la route en comparaison avec l'original, assez mal mixé.

3/ PAUL SIMPSON feat. Candi Staton "Musical freedom" : au royaume du bootleg figure ce remix assez rare du fameux "Musical freedom" de Paul Simpson featuring ADEVA. Une fois de plus, c'est l'accapella de Candi Staton qui est pillé, enfantant d'une version plutôt fadée où les harmonies se conjuguent parfaitement.
A noter le solo de xylophone de Terry Burrus, musicien new-yorkais qui accompagna les plus grands : Michael Jackson, Mariah Carey, Frankie Knuckles (sur son remix de "Rock with you") ou David Morales (par exemple sur "Hyper Ballad" de BJORK)

4/ ANTHONY AND THE CAMP "What i like" : un gros hit du PATCH CLUB datant de 1985 et déjà une production signée Jellybean.

5/ DARCY ALONSO "Waited so long" : Cet "Extended mix" ne possède pas la folie des versions acid-house mais les percussions foisonnent et le rythme totalement syncopé est carrément méphistophélique.

6/ Chanteuse d'une beauté fulgurante, PEBBLES livre ce "Mercedes Boy", un titre térébrant produit par le fabuleux Louil Silas Jr. hélas décédé en 2001.
A son actif, des remixes d'anthologie comme :
  • "My girly" de READY FOR THE WORLD
  • "Take your time" de PEEBLES
  • "Roses are red" de MAC BAND
7/ TONEY LEE "Love so deep" : Le vulgum pecus a retenu "Reach up" (massacré par Phats & Small en 1999) , mais les phalanstères du funk connaissent tout autant ce "Love so deep" qui sonne comme un follow-up assez réussi. Baissé de rideau juste après, en 1983.

8/ UNIQUE "What i got is what you need" : plus la peine de présenter ce "must have" du label Prelude Records. Masterisé avec un équilibre parfait des fréquences par le sorcier Herb Powers Jr., le son claque dans les trompettes des châteaux JBL du Palace, laissant le danseur abasourdi mais extasié.
Plus personne n'est capable d'écrire des titres funky aussi happy et puissants de nos jours, la black music s'étant livrée à une horde de mamamouchis arrogants, frimeurs et macho.

9/ CROWN HEIGHTS AFFAIR "You gave me love" : Après "Dreaming a dream" et "Dancin" (sorte de revisite du célèbre "Shaft" d'ISAAC HAYES), "You gave me love" (1980) symbolise l'acmé de la carrière de ce groupe américain. Son refrain en simples onomatopées est entêtant et festif au possible.

10/ DYNASTY "I don't wanna be a freak" : petit bootleg déniché chez Decks. Dr Butcher, le remixer, n'a retenu que les bonnes pages de ce titre plutôt putassier.
Heureusement, ce groupe signé sur le fameux label SOLAR allait nous réserver un fantastique album funky en 1981 : "The second adventure". Il recèle des tubes comme "Here i am" et "Love in the fast lane", des titres qui s'inscrivent dans la lignée des meilleures productions des WHISPERS, autres colocataires du label de Los Angeles.

11/ LOLEATTA HOLLOWAY "Love Sensation" : le titre le plus samplé de l'histoire de la house music. En 2006, il fut encore utilisé par Kurd Maverick & Eddie Thoneick. Comme ce fut le cas pour Black Box en 1990, les producteurs durent faire rechanter (mal) le titre pour éviter tout procès. Loleatta ne lâche rien !

12/ CHIC "Chic mystique" : cette version album très "pépère" se laisse écouter, mais qu'il est loin le temps où CHIC se posait en groupe subversif de la musique club.

Un final totalement "Skydance" !

13/ NARADA "Divine Emotions" : énorme retour de NARADA MICHAEL WALDEN, auteur de deux albums jazz-funk bourrés de titres magiques qui firent référence :
  • "The dance of life" (1979)
  • "Victory" (1980)
En 1988, c'est Shep Pettibone qui fait renaître le Phénix de ses cendres à travers ce titre irrésistible.

14/ ON THE ONE "Who's really bad?" : ce vynil très rare sample avec folie le "Bad" de Michael Jackson.

15/ SAMANTHA FOX "Love house" : qui eut imaginé Samantha Fox programmée dans l'un de mes sets ??? C'était sans compter sur la contribution de Kevin Reese Saunderson (Inner City) qui livre ici un mix confus, bordélique à souhait (un calvaire pour situer où se trouve la première mesure de l'intro !) qui fraye avec les démons.

vendredi 19 mars 2010

N° 60 : Hustle to the music (Fatback Band, Willie Colon, Joey Negro, Earth, Wind & Fire...)

Set non disponible



Après l'agitation brownienne qui a caractérisé ma semaine de webmaster, à quelques jours de la sortie de ce nouveau site web dont j'ai conduit le projet depuis septembre et qui aurait pu être mon "Tonneau des Danaïdes", je profite des derniers replis de cette nuit pour lâcher les chevaux de l'écriture.

Engagé l'année dernière comme webmaster éditorial pour deux grandes écoles de commerce et de management, j'ai surtout enfilé la tenue de mécano pour ouvrir le capot des sites web dont j'ai la charge, glissant les mains dans le code HTML plutôt que de sortir ma plume d'oie et la tremper dans l'encrier pour façonner des textes coruscants.
Un job passionnant qui représente 90% de travail et 10% de talent...sauf que les 10% de talent sont pour l'instant restés au vestiaire.

Heureusement, il y a ce blog pour maintenir la pratique.
Vous êtes plus de 700 à le visiter chaque mois, 40% de plus qu'en début d'année, merci.

Merci aussi à Dany de la radio Double XX et Frédéric de Radio Campus Clermont pour avoir diffusé deux de mes sets et assuré la promo de ce blog. Je vais les rediffuser sur Mypodcast.

Voici un set qui a extrait quelques émeraudes de l'écrin Skydance tout en présentant quelques white label et raretés house.

1/ DONNA GARDIER "Good thing" : démarrage très soft, histoire de chauffer la piste. Un titre que certains ont dû entendre une fois ou deux dans mes Top Dance megamixes, un style garage à la Paul Simpson ou à la D Mob mais en beaucoup plus sage.

2/ ADEVA "Don't let it show on your face" : 1992, l'époque révolue où Joey Negro ne possédait pas encore ce son qui nettoie tout du sol au plafond. Un remix sec et étriqué qui parvient toutefois à insuffler la magie disco-garage sortie de l'athanor de l'alchimiste anglais. Joey glisse furtivement l'orgue de l'intro de "Jingo" de Candido.

3/ JOEY NEGRO "Do what you feel" : le premier tube international de mon remixer anglais préferé. J'ai récemment tenté d'entrer en contact avec lui pour devenir ami sur Facebook, testant ainsi l'intérêt supposé de l'outil, mais en vain.
Avec une une désinvolture très britannique, il m'avait répondu par une pirouette du style "bonjour Bertrand, merci et bonne continuation". J'avais pourtant bien argumenté en lui expliquant que j'avais joué tous ses titres en radio à ses débuts et que j'avais brossé un portrait assez élogieux de lui sur mon blog mais, visiblement, l'entente cordiale franco-anglaise n'est pas pour demain.

Aussi, j'admire tous ceux qui ont le gotha des producteurs dans leur carnet d'adresse sur Facebook. Qu'ils me donnent leur secret pour arriver à établir le contact.
Les français ont-ils si mauvaise réputation qu'aucun DJ anglais ou américain ne souhaite en inclure quelques-uns dans son cercle d'amis virtuels ?

Le fait est que, jouant régulièrement à Halo sur Xbox Live, toute rencontre avec des américains ou des english démarre systématiquement par une bordée d'injures à mon égard. Les stigmates de la guerre en Irak et des guerres napoléoniennes semblent bien ancrés chez ces énergumènes coprolaliques à l'esprit un peu étroit.

4/ DSK "Holdin' on" : la mélodie de ce titre policé qui sort discrètement en France sur le label Airplay est très similaire au tube rageur "What would we do?" sorti l'année précédente (avec les remixes de Steve Silk Hurley).

5/ FLEETWOOD MAC "Family man" : titre récurrent de la playlist de RLP dans le Skydance, ce remix à la ligne de basse dévastatrice porte le sceau d'Arthur Baker. Fleetwood Mac est un vieux groupe de rock californien, symbole d'une génération baba-cool qui porta au pinacle l'album "Rumours" en 1977.

6/ WILLIE COLON "Set fire to me" : une somptueuse production latino-house emplie d'alacrité et produite par Yvonne Turner en 1986. Je vous en présente les deux faces, le dub puis le vocal mix.
Dire que ce "Set fire to me" reste un must-have pour tout DJ soulful est une évidence.

7/ EARTH, WIND & FIRE "System of survival" : encore un tube du Skyrock Skydance de 1987. Alors qu'Earth, Wind & Fire est un groupe crépusculaire (j'ai vu leur pitoyable prestation à Bercy au début des années 90), ce remix gonflé aux amphétamines les projette à nouveau sous les sunlights.

8/ Petite incartade disco-kitsch avec ce "Spanish Hustle" de FATBACK BAND. Tout à fait digne de la piste de danse du paquebot de la Croisière s'amuse", il fut repris par THE FUNKY WORM sous le titre "Hustle! (to the music)".

Le "hustle", danse de posture pour couples endimanchés, est née dans le quartier latino du Bronx en 1972.
Le musicien VAN McCOY s'empare du concept un jour de 1975. Le morceau éponyme "The Hustle" torché lors de la dernière heure d'une session d'enregistrement d'un album instrumental, devient N°1 des charts américains.
Ce morceau bien inoffensif qui symbolise ainsi le retour à la danse de salon, devient curieusement le Sésame donné à la vague disco pour se propager à travers le monde.
Son succès est salué par l'Amérique conservatrice qui y voit là un retour aux valeurs après des années de danses frénétiques où l'individualisme était de mise.

"Can't get enough of your love, babe" de BARRY WHITE serait le premier titre estampillé "hustle", et à l'écoute du morceau de VAN McCOY, on ne peut que reconnaître certaines similitudes.

Profitant de l'aubaine, toute une série de titres clones sortiront de terre :
  • "Hang out and Hustle" de SWEET CHARLES,
  • "Salsoul Hustle" de SALSOUL ORCHESTRA,
  • "Hustle Bus Stop" de MASTERMIND,
  • "British Hustle" de HI-TENSION
  • ou ce"Spanish Hustle" de FATBACK BAND, reprise sur le groupe ORIGINAL TROPICANA STEEL BAND.

9/ T-CONNECTION "Do what ya wanna do" : l'arrivée du break sur les deux titres est musicalement si proche que je ne résiste pas au plaisir de tenter le switch avec ce tube panthéonisé de l'histoire du disco.
Ce break aux congas largement pillé a été particulièrement bien utilisé par C.M. TONI sur son seul tube, "Hustle ain't over".

10/ THE SLY PLAYERS "Bodyshine" : bootleg harpé chez DecksRecords, les samples sont extraits de "212 north 12th" de SALSOUL ORCHESTRA et de "Bodyshine" d'INSTANT FUNK.

11/ WILD GEESE "Macho disco disaster" : entrez dans le cabinet de curiosités de la house music ! Ces "oies sauvages" s'emparent d'un titre extrait de l'album "I'm a man" de MACHO (1979). Il s'agit de "Cose There's Music In The Air", titre fleuve de 10'25" dont les coquins n'ont gardé que le refrain et le break.
Notez l'extraordinaire maîtrise de l'arrangement et des lignes de basse hypnotiques dont faisait preuve l'italien Mauro Malavasi, déjà salué dans un autre set de ce blog.

12/ Retouche discrète par les Masters at Work de "Dancing in outer space", one-shot du groupe anglais de jazz-funk ATMOSFEAR (1979).

vendredi 12 mars 2010

N° 59 : May the funk be with you (Le Palace and Patch Club fierce hits, Jesse Johnson, Prince...)

Set non disponible



Sans doute l'un des sets les plus hargneux, les plus jubilatoires et jouissifs que j'ai eu à réaliser depuis ces quelques 14 mois que je vous propose mes coups de cœur.
Les enchaînements sont pratiquement tous réalisés dans un style old school, c'est à dire "cut" et lancés au doigt. Une méthode qui demande sang-froid, dextérité, une grande stabilité de la cellule et beaucoup de chance lorsque l'on est pas rôdé à l'exercice.
Je me suis planté souvent sur l'ouvrage mais le résultat est là. Sûr que je ne pourrais pas reproduire ce set en "live"...trop casse-gueule.

Le funk, ce viatique extraordinaire que les Noirs ont progressivement perdu en voulant à tout prix séduire le public blanc, est ici présenté dans toute sa diversité et sa splendeur.

Tous ces titres ont été des tubes essentiels de mes deux clubs de référence, Le Palace et le Patch Club, à quelques exceptions près.

1/ FRANK HOOKER AND THE POSITIVE PEOPLE "This feeling" : un titre qui respire la joie de vivre, un break d'anthologie, le tube parfait mixé par quelque sorcier du son, l'année 1981 fut vraiment gâtée.
Le vulgum pecus s'est sans doute royalement foutu de ce chef d'œuvre d'une urgence absolue mais pardonnons-le, il ne savait pas.

Si vous êtes montés au 8ème ciel sur ce titre, procurez vous sans tarder la revisite fabuleuse par MOTOR CITY DRUM ENSEMBLE (raw cuts 1 B). Ce bootleg est rare mais précieux, missile doté d'un son...monstrueux.

2/ THE BROTHERS JOHNSON "Stomp" : un son d'une clarté et d'une précision digne d'un Quincy Jones des grands soirs...normal, il en est le producteur.
Quincy reprendra le titre en 1996 avec l'inoubliable version de Mousse T.

3/ D-CLASSICS "Groove" : ce re-edit français réalisé par Nico (Section '79) et sorti en bootleg n'indique pas le nom de l'artiste.
Si quelqu'un peut éclairer ma lanterne, son info sera la bienvenue. Selon le site Nuloop sur lequel je me suis procuré le vynil, ce serait la bande originale d'un film français des années 70.

4/ BROOKLYN DISCO "Tones of funk" : je me demande si cet "unrelased" n'est pas la pénultième œuvre de ma carrière de producteur.
Trop de samples (Kleeer, Gap Band, Count Coolout, Vertical Hold...), ce titre chargé au maximum fut boudé par les labels à qui je le proposait. Lui aussi mourut dans l'indifférence, exhumé ici pour la gloire.
La base musicale est extraite de "De Kleeer Ting" de KLEEER. Elle fut l'occasion de triturer et de calibrer au millimètre l'ouverture du filtre affecté au sample à la molette du clavier-maître.

Onze ans après sa création, je reste fier de cette production qui pourrait ébaubir le public le plus funky et regrette qu'elle n'ait pu être commercialisée.

Entrée dans le royaume princier....

5/ JESSE JOHNSON "Love struck" : repéré dans le Skyrock Skydance en 1988.
Jesse Johnson était le guitariste du groupe THE TIME produit par Prince. J'avais retenu de leur premier album, le très speed "Cool", titre régulièrement joué par DJ Pierre au Patch Club.
Jesse Johnson remixa notamment le "Andy" des RITA MITSOUKO, autre titre présenté par RLP à l'époque sur Skyrock... une pièce rare que je jouerai peut-être dans un futur set.

6/ PRINCE "Sexy Dancer" : du mémorable album éponyme de PRINCE sorti en 1979, on a tous en mémoire "I wanna be your lover" qui provoqua un véritable engouement dans les discothèques françaises de l'époque. Je me demande même si ce single n'a pas frôlé la place N°1 du Hit des Clubs de Bernard Schu diffusé sur RTL. Ce titre fut en tout cas N°1 du R'n'B Chart américain et s'érigea comme premier N°1 de l'artiste.
Au Palace, le DJ blond américain qui officiait le dimanche soir s'était emparé d'un autre titre de l'album tout aussi redoutable, "Sexy Dancer".

7/ TWENNYNINE & LENNY WHITE "Twennynine (the rap)" : grand classique du Patch Club, il entre dans la liste des titres que cette discothèque à dû être la seule à jouer en France. Le funk, ses accords de synthés colorés (Roland Jupiter 6, sans doute) et ses guitares saturées s'expriment totalement, puisant dans le creuset façonné par Prince.
Une grande claque pour la piste, je dirais même un redoutable horion !

8/ PRINCE "Head" : résolument tourné vers le public rock, PRINCE électrise ses arrangements et l'album "Dirty Mind" (1980) propose des titres très audacieux comme son titre éponyme. Ce sera un échec commercial.
"Head", lui, reste ancré dans un classicisme rassurant et nous permet de découvrir la nouvelle recrue du Kid, Lisa Coleman, qui remplace au clavier une autre musicienne, Gayle Chapman, qui ne supportait plus les dérives graveleuses de l'artiste.

La voix totalement sexy de Lisa Coleman marquera à jamais le single "1999".
On la retrouvera plus tard au sein du duo "Wendy & Lisa".

A noter le récent remix de "Head" et de "Chelsea" par Yam Who.

Départ de la galaxie princière...

9/ SHOCK "Let your body do the talkin'" : un mixage monstrueux pour l'époque ! Je ne sais pas qui est ce Roger Sause, producteur, ingénieur du son et leader du groupe, mais il faut bien admettre qu'en cette année 1982, il a doté son album d'une perfection sonore que peu d'albums produits de nos jours peuvent prétendre avoir égalé.
C'est encore un titre incontournable du Patch Club.

10/ THE STRIKERS "Body Music" : les linéaments du talent immense de Shep Pettibone furent gravés sur galette à l'occasion de la sortie des deux doubles packs "Mastermixes" de la radio new-yorkaise Kiss FM.

11/ DISCO DEVIANCE "NY Jump" (BC Edit) : un des nombreux bootlegs que je me procure chaque mois auprès de mon fournisseur de vynils (www.decks.de).
Un choix énorme, une grande place réservée aux titres soulful et disco-funk... sans doute le plus grand disquaire européen. Orpailleur immodéré de pépites soul, je me délecte chaque mois à tamiser le sable de ses rivières.
Ce remix dynamite le "Jump to it" d'ARETHA FRANKLIN tout en lui apportant une touche mélancolique par quelques notes de piano.

12/ SECRET WEAPON "Must be the music" : voilà un titre assez mollasson de l'époque que Shep Pettibone a su transfigurer dans ce Kiss FM's Mastermix.
Très intelligemment, Pettibone attaque d'entrée avec l'exceptionnelle partie rap qui était reléguée à la fin du titre original. Ce rap (qui n'est pas sans rappeler dans le flow le "Paris Latino" de Bandolero) est d'ailleurs l'épine dorsale du remix.
Rapidement, il propose un break instrumental bourré d'edits et de percussions, laissant libre cours à la créativité du DJ qui le joue.
A mon sens, "Must be the music" est son meilleur Mastermix.

vendredi 5 mars 2010

N° 58 : Soul Enthusiasts Society (Steve Anderson's memorables remixes, Mica Paris, Closer Than Close...)

Set non disponible



Le jeune stagiaire qui partage actuellement mon bureau me fait chaque jour l'inventaire sonore des styles qui l'émeuvent et je dois dire que rien d'adamantin ne se distingue de ce florilège de titres dance-R'n'B assez convenus et stéréotypés.
Au hasard :
  • Black Eyed Peas "Rock that body" : une entreprise putassière de renflouage des caisses indigne de ce groupe qui fut plutôt respectable.
  • Edward Maya "Stereo love" : j'ai bien fait d'arrêter la radio, on se croirait dans les rames du métro, canulé par quelque accordéoniste roumain venant interrompre la quiétude du voyage. Si je devais diffuser ce genre de titre en radio, je me jetterais directement par la fenêtre.
Visiblement, ces titres représentent le nec plus ultra du moment donc je retourne vite me réfugier dans mon gabion pour retrouver mon cercle des poètes disparus, ma "Soul Enthusiats Society".

1/ 6th BOROUGH PROJECT "Just a memory" : Le Palace, année 1981 ; le set infernal du DJ, ponctué de rythmes et de sonorités diaprés, s'achève dans la pénombre.
Rescapés de médianoches bien arrosés, péripatéticiennes tout droit sorties d'un film de Melville (dixit notre ami André Manoukian) et travestis affétés s'emparent de la piste. Une plainte mélodieuse low-tempo a hypnotisé la foule : "You'll never know" de HI-GLOSS, titre urgent extrait de la longue liste de hits du label Prelude Records.

30 ans après, 2 bidouilleurs anglais redonnent son éclat d'antan à l'œuvre en musclant sa rythmique, ne conservant quasiment que sa partie instrumentale.

2/ SISTER SLEDGE "Thinking of you- The Thought Process" : Steve Anderson est sans doute le plus doué de la lignée de remixers qui ont apporté leur contribution au label Disco Mix Club. Ses qualités de musicien transpirent dans ces revisites très orchestrées de classiques soul-funk.
Il nous gratifie ici d'un petit gimmick clin d'oeil au "Peg" de STEELY DAN, déjà harpé par DE LA SOUL dans "Eye know".

3/ LISA STANSFIELD "You can't deny it" : dans la longue enfilade de tubes de l'anglaise, ce dernier passa presque inaperçu. Je suis sûr que vous l'aviez oublié. Le remix est signé de la DJ new-yorkaise Gail Sky King dont la courte carrière couvra la fin de la décennie 80.
A son actif, des remixes notamment pour :
  • IMAGINATION "Instinctual"
  • ROB BASE & DJ EZ-ROCK "Get on the dancefloor"
  • REDHEAD KINGPIN AND THE FBI "Do the right thing"
4/ FIVE STAR "Can't wait another minute" : les derniers feux d'une black music que la vague house n'a pas encore emporté. La pop-funk consensuelle d'une fratrie de jeunes anglais dont j'ai pu extraire de la liste des hits sirupeux ce titre explosif.

5/ BLUE PEARL "Little brother" : grand classique de mes Skyrock Top Dance megamixes (même s'il ne fut jamais plébiscité dans le classement), la mélodie et la voix épaisse de Durga McBroom rendent ce titre aussi exquis qu'un rahat-loukoum, à mille verstes de "Can you feel the Passion", une réponse techno très énervée au "Playing with knives" de Bizarre Inc.

6/ THE SOURCE feat. Candi Staton "You got the love - The Divine Inspiration" : sans la bouée de sauvetage disco ("Young hearts run free" - 1976), sans les multiples sampling de sa chanson "You got the love", Candi Staton serait restée éternellement dans l'ombre d'Aretha Franklin, même si elle fut qualifiée de First Lady of the Southern Soul à la fin des années 60.
Steve Anderson sort encore de son athanor un remix d'une grande musicalité en totale opposition avec l'aspect minimaliste du bootleg original.

7/ MICA PARIS "Young soul rebels" : thème principal du film du même nom, le remix jazzy de Paul Waller (ex-membre du groupe pop-jazz anglais des années 80, ANIMAL NIGHTLIFE) soutient sans failles la coruscante interprétation de Mica Paris.

8/ ASIA BLUE "Hope" : un disque que j'avais prêté à Nagradance pour réaliser son remix acid-jazz pour la Max Party. C'est le 1er single de ce furtif groupe d'acid-jazz, l'acmé de leur courte discographie restant "Connect", morceau sublimé par les remixes inspirés de CJ Mackintosh et présentés par deux fois dans mes sets précédents.

9/ CLOSER THAN CLOSE "You got a hold on me" : autre groupe anglais d'acid-jazz tour à l'existence tout aussi brève, ce titre est leur seule pièce intéressante. Joey Negro tentera en vain de le propulser vers les dancefloors mais "You got a hold on me" reste l'apanage du cénacle des puristes d'un acid-jazz de haute volée.

10/ JAZZY GROOVES II "huh" : extrait d'une célèbre série de jazz breaks destinés aux DJ's pour les aider à se sortir de morceaux inmixables comme celui de Closer Than Close (le remixer D-Influence, comme beaucoup d'autres à l'époque, avait oublié qu'un DJ a besoin de respirations dans un titre pour pouvoir "rentrer" le suivant !).
De nos jours, les remixers ont globalement adopté le système suivant :
  • Une intro avec rythmique à blanc sans grande imagination (les rolls de batterie et les minibreaks sont pourtant tellement judicieux)
  • un titre développé sans temps mort sur 7 à 9 minutes
  • une extro brute avec rythmique à blanc
Autrement dit, vous jouez la totalité de l'œuvre ou rien ! Cette forme d'imposition n'est pas le problème du producteur.
Où sont passés les mini-breaks de 8 ou 16 mesures placés en milieu de morceau et qui permettent de passer rapidement à la suite (Steve Silk Hurley l'avait parfaitement compris) ?
N'est-ce pas là une forme d'égotisme assez pénible ? un maxi est avant tout un instrument de travail.
Messieurs les remixers, réservez l'intégralité de vos concepts pour les versions radio et laissez aux DJ's la possibilité d'exprimer toute leur créativité dans les versions longues.

11/ THE COOKIE CREW "Females (Get on up)" : gros, gros hit révélé par RLP dans le Skyrock Skydance. Du "female rap" enjoué qui manque énormément à la scène actuelle.

Heureusement que des artistes comme Mr Oizo redonnent l'espoir dans des titres pétulants comme "Two Takes it" !
Please, give me more !

12/ B.G. THE PRINCE OF RAP "This beat is hot" : un plagiat extrêmement réussi de "Gonna make you sweat" de C & C Music Factory. Il est l'œuvre de ce groupe allemand plutôt porté sur l'Eurodance et qui fut parfois à l'honneur dans le Top Dance ("The colour of my dreams", "Can we get enough?").

13/ Final avec le rap que j'aime, la maîtrise d'un flow qui swingue et vous embarque d'entrée. "The chief" de TONY SCOTT entre dans cette catégorie.
Si les français ont su globalement s'approprier un style inventé par d'autres, il n'ont pas su capter cette vibe, mis à part quelques pointures comme MC Solaar.
Tony Scott alias Peter van der Bosch est un rappeur batave dont l'album éponyme "The chief" (chaudement recommandé aux amateurs de rap authentiquement positif) contient l'un des tubes chouchou de l'émission Skydance : "That's how i'm living".


La semaine prochaine, un set 100% dédié au funk des années 80.