vendredi 2 janvier 2009

Mouvement disco : "les essayistes" (artistes internationaux)

C’est en 1973 que le mot «disco» est employé pour la première fois dans un article du magazine américain «Rolling Stone».

Le signe prémonitoire de la vague d’ «essayistes» souvent issus de la scène rock et qui tenteront une incursion dans ce style afin de s’offrir une cure de popularité, une retour inespéré dans l’actualité ou, plus trivialement, de substantielles rentrées d’argent en bénéficiant de cette immense vague de fond.


Les Rolling Stones, justement ! Ouvrons le bal avec ce groupe de rock-rhythm and blues qui se compromet avec bonheur dans ce style avec «Miss you» (1978).
Je soupçonne Keith Richards ou Mick Jagger de s’être inspiré d’une des nombreuses mélodies que possède le merle noir pour leur gimmick si fédérateur – je l’ai parfois entendu siffler dans les feuillages au petit matin.

Toujours en 1978, Rod Stewart vend son album disco «Blondes Have More Fun» à plus d’un million d’exemplaires sous l’impulsion du hit «Da ya think i’m sexy» mais la belle histoire ne durera pas, la mélodie du refrain étant un plagiat assez évident du «Taj Mahal» de Jorge Ben qui lui fera un procès. Rod Stewart fera don à l’UNICEF de toutes les royalties indûment perçues.

En 1977, Elton John s’offre les services du producteur des Detroit Spinners, Thom Bell, et reprend l’un de leurs titres, «Are you ready for love» dans une version épique de 8’31’’.

Le groupe de hard-rock Kiss, agacé par l’ampleur prise par ce mouvement musical et soucieux de prouver à quel point fabriquer un titre disco était à la portée du premier venu, nous gratifie du fadé «I was made for loving you» en 1979.
Insouciants, les fans adhérent sans réserve à cette provocation.

La même année, Paul McCartney et ses Wings viennent se mêler à la fête avec «Goodnight Tonight», comme quoi l’éclectisme de ce garçon ne connaît aucune limite ce qu’il prouvera plus tard avec l’écriture d’un opéra, Le Liverpool Oratorio.
Ce single étrenne la signature toute fraîche du groupe avec le label CBS mais «Macca» décidera de ne pas l’inclure sur l’album «Back to the Egg» qui suivra et qui sera un flop.

En 1980, Queen accède à la notoriété aux States grâce au single «Another one bites the dust», titre qui s’inscrit dans la liste de ces morceaux portés par des lignes de basse cultes et dont Nile Rodgers et Bernard Edwards, les deux producteurs du groupe Chic, ont été les initiateurs avec «Good Times», plagié à outrance.

Adeptes du rock symphonique, les anglais de Electric Light Orchestra s’essaient brillamment au style avec «Last train to London» et surtout «Shine a little love» sur l’album Discovery paru en 1979 mais ils disparaîtront de l’actualité dans la foulée.


Tué à la fois par l’intelligentsia musicale et le puritanisme américain de Reagan, le disco ne passera pas le cap des années 80. Tous ces artistes n’auront profité que furtivement de cette aubaine musicale mais resteront néanmoins dans l’histoire comme des «essayistes» finauds et inspirés.

Qu'en a t-il été de ce mouvement disco en France ?

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